Sunday, September 16, 2007

Day-THREE: Schliersee

Lundi 10
Spitzingsee - Schliersee

Je me suis réveillé vers cinq heures, je me connais. Après avoir dormi plus de sept heures, je ne crois pas que je vais me rendormir. Evelyne, par contre elle dort profondément.
Je me suis levé sans faire de bruit et j’ai commencé à préparer mes affaires pour la journée à la lueur de ma lampe frontale. Lorsque la lumière extérieure commençait à percer, j’ai continué à la lumière naturelle.

J’ai pris quelques photos des sommets en face de nous, le Zillertal, avec lesquels les nuages jouent à cache-cache.
La journée semble s’annoncer claire, ce qui nous permettra de faire une sortie, mise en jambes et qui sait, peut-être une randonnée en toute règle.
On trouvera de la neige sur les sentiers, mais je pense qu’elle sera négociable. D’autant plus qu’on ne sera pas chargés comme hier, rien que les affaires de la journée.

Nous avons eu droit à un petit déjeuner de rois. De la charcuterie, des fromages, des fruits, des céréales, des légumes, etc. au point que je me sens une peu trop rempli.
Comme c’est l’anniversaire d’Evelyne, nous avons pensé qu’il serait chouette de boire un bouteille de cava ou champagne, ce soir avec la famille de l’auberge. Dès lors nous nous sommes dits que nous allions descendre à pied à Spitzingsee, puis prendre la voiture pour Schliersee, faire quelques courses et remonter à pied à nouveau.

Le temps est magnifique. Le soleil brille et la neige est en train de fondre à grande vitesse. La fraîcheur de la matinée ne nous effraie pas. Je conseille à Evelyne de prendre quand même les gants et le bonnet dans le sac à dos. Nous les promènerons probablement pour rien mais, on ne sait jamais.
J’essaie d’initialiser le GPS sans succès, je me demande si c’est à cause des piles rechargeables que j’ai mis, car d’habitude j’utilise des piles alcalines. Je ne vois pas la raison car l’affichage de la batterie indique trois quarts.
Cela m’étonne car je suis aussi sur une zone dégagée. Je le mets en route et il m’indique « acquiring satellites » puis au but d’un moment il m’indique qu’il n’a rien trouvé.
Comme je ne vais pas passer ma matinée à jouer avec, je l’éteins et nous reprenons la route. Cela me trottine dans la tête, car j’aime toujours comprendre le pourquoi des choses.
Je me demande même si les américains n’auraient pas désactivé les satellites pour quelques jours, histoire de déjouer toute tentative d’attentant juste le jour d’anniversaire de l’11 de septembre. Je sais c’est tiré par les cheveux mais plus rien ne m’étonne.
Je pense alors que c’est un peu gros si c’est cela. Que je ne puisse pas me repérer ce n’est pas grave ; c’est un luxe superflu car je connais bien la région. Mais si tel est le cas, combien de personnes peuvent se trouver en difficulté.
Je verrai quand je serai en bas, si le GPS de la voiture fonctionne quoiqu’il pourrait utiliser d’autres satellites.

La montée jusqu’au Taubenstein bien que ne présentant pas de difficulté majeure, nous prend au dépourvu. Certes nous sommes à froid et c’est la première montée sérieuse depuis un bon moment. Nous savons qu’une fois en haut ce ne sera que descente. La fraîcheur semble oubliée. Je demande néanmoins à Evelyne de mettre son gilet polaire et je fais de même. Car c’est à ces moments ou dans le feu de l’action on oublie qu’il fait froid.

Je fais un nouvel essai avec le GPS. Toujours le même résultat. Rien.
Nous descendons. Cela nous a pris à peu près une heure et demie. Le plus difficile est de ne pas glisser avec l’humidité du sol, des pierres, de l’herbe. Nous rencontrons quelques personnes qui montent. Certains nous demandent s’il manque beaucoup, d’autres combien de temps il faut pour arriver en haut.

Arrivés à la voiture, je suis trempé. Nous enlevons nos bottes et mettons nous souliers de rechange, qui étaient restés dans la voiture.
Je voudrais acheter un gilet polaire, pour pouvoir faire la paire avec celui que j’utilise généralement pendant tout l’hiver. Cela doit être absolument un gilet sans manches. Aussi, je voudrais acheter des slips pour la randonnée, car ceux que j’utilisé, achetés par ailleurs ici même, chez Kögl, commencent à être un peu usés.
Lorsque je réfléchis, je dirais que petit à petit une grande partie de matériel pour la randonnée vient d’ici : Mes bottes, knickers, k-way, gilet, sticks, … Faut dire que c’est de la bonne qualité.
Je suis étonné de l’endurance des chaussettes achetées chez Lecomte, à Bruxelles, il y a probablement plus de quinze ans. Toujours au pied du canon et toujours aussi agréables à porter.

J’ai branché le GPS de la voiture et il fonctionne à la perfection. Je ne comprends plus rien. A moins que mon GPS de randonnée n’aie pas rendu l’âme. Je le laisse de côté encore un fois. J’y réfléchirai plus tard.

Nous sommes allés d’abord au supermarché, pour acheter le cava et en même temps de l’eau pour nos gourdes. Puis comme le magasin de sport allait fermer. Nous sommes allés faire un tour. Boire un verre et manger une salade.
Pendant que nous terminons nos seaux de bière, je planche sur le GPS et commence à faire le point. Il indique la date du 26.08, ce qui veut dire que depuis il n’a pas été synchronisé. Lorsque lui demande de m’indiquer sa position actuelle je découvre qu’il se croit toujours en Irlande. Cela commence à m’éclairer un peu. Manuellement je le fais atterrir en Allemagne à Maxlraineralm car c’est un point qui était déjà défini. Malgré cela il ne parvient pas à se situer par sa triangulation habituelle. Je mets alors les deux GPS en mode affichage des satellites et je constate qu’ils ne travaillent pas sur les mêmes. Je force alors le GPS de randonnée à chercher d’autres satellites, à balayer ses fréquences et peu à peu je vois apparaître des satellites utilisés par le GPS de la voiture. Petit à petit, il commence à revenir à lui. C’est un peu comme un amnésique qui recouvrirait sa mémoire. Bon, au moins pour le retour j’aurai les données du déplacement.
Entre temps Evelyne a téléphone nos amis de Munich, Winnie et Elisabeth pour savoir quand pourrions nous nous voir. Cela risque d’être un peu difficile car Elisabeth a une exposition cette semaine et elle est très prise. Finalement nous parvenons à trouver une solution. Ils viendront demain à Spitzingsee. Nous devons les retrouver vers dix heures et demie à la station Taubenstein d’en bas

La réouverture du magasin ayant lieu à deux heures de l’après midi, nous avons patienté jusqu’à ce moment là. J’ai très vite trouvé mon gilet. Exactement le même que l’autre que j’ai déjà et que j’avais acheté ici même. Evelyne me propose d’acheter un pantalon long pour la randonnée, car je n’en ai pas. Je fonctionne toujours avec des knickers et des shorts et j’aime bien comme cela. Néanmoins je me dis que pourquoi pas. La dame me propose d’abord un pantalon qui me semble de très bonne qualité, étant donné le prix cela ne pouvait pas être autrement, mais que je crois que j’aurais fondu dedans. C’est pourquoi j’ai orienté la dame vers quelque chose de plus frais.
Nous voulions acheter aussi des chaussettes pour pouvoir alterner avec nos classiques dont j’ai parlé plus haut, mais il n’y en avait pas. La dame nous dit d’aller voir chez Kögl, cela tombe bien car nous devions y aller.
Chez Kögl je dois rire car j’imagine qu’ils n’ont pas tous les jours des clients qui savent exactement ce qu’ils veulent.
A la demande de la jeune vendeuse j’indique que je souhaiterais avoir trois slips, CECEBA, boxer, taille 7, couleur bleu. Elle nous dit qu’ils n’en prennent plus en bleu. Pas de problème, j’ai pris une autre couleur. Evelyne a acheté des chaussettes pour elle.

Bon, nous avons tout ce que nous voulions.
Il ne nous reste plus qu’aller nous garer, charger nos sacs, prendre notre courage à deux mains et faire l’ascension jusqu’au chalet.
Au plancher du lac, nous sommes à 1,095 mètres d’hauteur. Nous devons monter en moins de quatre kilomètres à près de 1.600 mètres. Et cette fois-ci beaucoup plus chargés qu’à l’aller. Les gourdes remplies, une bouteille d’eau d’un litre et demi, la bouteille de cava et quelques cannettes de coca, environ six kilos de plus ce n’est pas beaucoup mais le poids se fait sentir.

La partie la plus difficile c’est le premier kilomètre en montée abrupte, nous passons en un rien de distance de 1095 à plus de 1300. Cela a l’air moins glissant que ce matin mais je ne sais pas si c’est parce que nous montons maintenant.
Comme par hasard nous re-croisons les jeunes de ce matin qui nous avaient demandé le temps qu’il fallait pour monter. Nous nous saluons. Les veinards ils descendent et nous avons encore quelques grosses gouttes de sueur à digérer. Au moins notre avantage est que nous connaissons la topographie. Minne de rien c’est très important car nous, presque sans nous en rendre compte, dossons nos efforts afin de ne pas nous épuiser inutilement.

Nous étrennons nos gourdes « Camel ». Au début nous avons un peu du mal, mais après quelques tentatives nous maîtrisons la manipulation. C’est tout de même assez confortable que de pouvoir boire à tout moment sans devoir enlever le sac, sortir, la gourde et tout le tra-la-la. De plus on boit beaucoup plus régulièrement et en petites quantités.
A trois quarts du parcours nous nous octroyons une pause biscuit. Les autres pauses ont été plutôt réanimation respiration.
Nous reprenons la montée. J’entends très loin, venant d’en haut un voix féminine qui lance une interjection. Je n’ai pas bien compris le contenu mais par l’entonnaison de la phrase, cela ne peut pas être autre chose que de l’espagnol : « que te vas a caer , coño !!! ». Effectivement, quelques minutes plus tard. Nous entendons une famille descendre parlant en espagnol. Lorsque nous les croisons ils s’adressent à nous en allemand, pour nous demander des renseignements. Ils ont été tellement surpris qu’ils n’ont pas compris tout de suite que nous leur parlions en espagnol. La dame était étonnée de rencontrer des espagnols en plein milieu de la montagne à plus de mille kilomètres de chez elle, Zaragoza. Ils descendent avec trois enfants en bas d’âge. Je ne fais pas de commentaire, mais je ne m’empêche pas de penser qu’ils sont un peu inconscients. Les deux fillettes ne devaient avoir pas plus de sept ans, et le bébé dans les bras du papa certainement moins e quinze mois.

Notre montée est constante maintenant, nous avons en vue le sommet très clairement et cela joue comme un aimant pour nous. Etonnement je ne me sens pas du tout fatigué. Une fois passé l’essoufflement du début, je n’ai aucun problème du point de vue musculaire. Je dirais même que je suis en pleine forme. Ceci me rassure par rapport à ce matin où je me demandais si je n’étais pas rouillé.
Finalement la montée jusqu’au Taubenstein nous a pris une heure cinquante minutes, la descente jusqu’au chalet quelques dix minutes.

Comme à l’habitude, la table dressée pour le café/té de l’après midi nous attend. Nous nous sommes douchés d’abord pour pouvoir mieux profiter de la soirée.
Nous avons remis la bouteille de cava à Walter pour qu’il la mette dans le frigo. Apparemment Alfred et Krystyna sont partis rendre visite à la famille à quelque deux cents kilomètres d’ici.
Nous avons pris le café avec Walter qui nous a raconté des péripéties de quand il était gamin.
Vers sept heures nous avons soupé. Encore une fois la table a été servie pour un régiment, alors que nous ne sommes que deux. En fait, en semaine il n’y a pas souvent grand monde. Mis à part lors des périodes de congés, et neige.
Le temps est en train de changer. Le vent souffle avec force dehors et la pluie est revenue. Nous avons eu beaucoup de chance pour notre première journée.

Après le souper, nous sommes restés un peu en bas, mais très tôt nous avons pris congé pur nous retirer dans notre chambre. Nous avions indiqué au par avant que nous boirions la bouteille demain.

Si dehors il fait un peu frisquet, et dans les couloirs et autres pièces du chalet la température doit être entre douze et seize degrés, je trouve que dans la salle ou nous mangeons il fait trop chaud, probablement plus de vingt trois degrés. D’ailleurs dès qu’on ouvre la porte on sent une bouffée de chaleur.

Dehors le vent souffle de plus en plus et la pluie tombe en rafales contre les carreaux de la chambre. Je ne crois pas que nous pourrons laisser la fenêtre ouverte cette nuit. A un moment donné un peu d’eau de pluie a commencé à couler du toit, sur le mur et la cheminée de la chambre. Cela arrive probablement lorsqu’il pleut d’une certaine manière et avec une certaine intensité, car on voit d’autres coulées vieilles.

Evelyne s’est mise pour dormir, après avoir lu un peu. Je continue encore à écrire. Je suis bien il fait bon dans la chambre, je dirais même un peu frisquet, mais cela me convient.
La tempête dehors fait rage. J’entends le vent qui essaie de filtrer par les moindres interstices. J’aime sa plainte, ses gémissements. Probablement parce que je suis au chaud et à couvert. Je penserai autrement si je me trouvais dehors en train de marcher par ce temps.

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